Un défi pour la santé publique

L’obésité est une maladie chronique caractérisée par un excès de masse grasse néfaste pour la santé et pouvant conduire au développement d’autres maladies associées à l’obésité. Sa prévalence ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années, touchant aussi bien les adultes que les enfants et adolescents.
Pour plus de simplicité, le diagnostic se fait par le calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) selon la formule

 

IMC (kg/m²) = Poids (kg) / Taille² (m)

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a établi des seuils : à partir d’un IMC supérieur ou égal à 25 kg/m² on parle de surpoids, et un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m² correspond à une situation d‘obésité.

IMC (kg/m²)

IMC (kg/m²)

Classification de l’OMS

Classification de l’OMS

IMC (kg/m²)

Moins de 18.5

Classification de l’OMS

Maigreur

IMC (kg/m²)

Entre 18.5 et 24.9

Classification de l’OMS

Valeur de référence

IMC (kg/m²)

Entre 25 et 29.9

Classification de l’OMS

Surpoids

IMC (kg/m²)

Entre 30 et 34.9

Classification de l’OMS

Obésité de grade 1

IMC (kg/m²)

Entre 35 et 39.9

Classification de l’OMS

Obésité de grade 2

IMC (kg/m²)

Supérieur à 40

Classification de l’OMS

Obésité de grade 3

Ces valeurs ont été établies pour une population caucasienne et les seuils peuvent varier légèrement selon les ethnies (on parle d’obésité pour un IMC > 27 kg/m² dans les populations asiatiques).

Après 65 ans, l’IMC normal se situe plutôt autour de 27 kg/m².

Chez l’enfant, il faut se référer aux courbes de croissance du carnet de santé (vers la section « obésité de l’enfant »)

Cependant, l’IMC seul ne suffit pas pour évaluer la sévérité de l’obésité.

Il est nécessaire de prendre en compte plusieurs autres facteurs comme la trajectoire de poids, la présence ou non de comorbidités (= maladies associées à l’obésité), l’existence de troubles des conduites alimentaires, le retentissement fonctionnel, la cause de l’obésité etc.

L’obésité progresse dans le monde

Evolution de la prévalence de l’obésité en France

Chiffres de l’enquête OFEO/Odoxa 2024, source Ligue Contre l’Obésité

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A l’échelle mondiale, le nombre de personnes en situation d’obésité a quasiment triplé depuis 1975 (chiffres OMS). Cela représente 35% des adultes dans le monde.

En France, l’étude Esteban menée sur plusieurs années et publiée en 2015 a montré que près de la moitié de la population adulte (49%) était en situation de surpoids ou d’obésité.

L’étude la plus récente publiée en 2024 (OFEO) estime à près de 18% la prévalence de l’obésité parmi les adultes français (soit 6 millions de personnes).

La prévalence de l’obésité varie selon l’âge et le sexe, les femmes sont plus touchées que les hommes. Son augmentation est plus forte chez les 18-25 ans, notamment en ce qui concerne l’obésité sévère et complexe.

Elle est également plus élevée dans certains départements. Enfin, il existe une corrélation entre obésité et catégories sociales défavorisées, et cette tendance s’est accentuées au cours des dernières années.

 

L’obésité, une maladie chronique et complexe

 

L’obésité n’est pas un problème esthétique mais une maladie chronique complexe associée à de nombreuses complications et une augmentation de la mortalité par rapport aux personnes qui ne sont pas en situation d’obésité.

Cependant, l’accès aux soins est encore difficile et la qualité des soins est parfois impactée par une formation insuffisante des soignants ou un manque de matériel adapté dans les structures de soin.

Les personnes en situation de surpoids ou d’obésité sont de plus confrontées à différentes formes de stigmatisation, avec un retentissement important sur le plan psychologique et socio-professionnel.

L’obésité augmente le risque de développer d’autres problèmes de santé (qu’on appelle “comorbidités”), comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2, certains cancers, les troubles articulaires, l’infertilité, etc.

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Le surpoids et l’obésité se placent au quatrième rang des risques de décès, en raison des multiples complications associées (diabète, hypertension artérielle, cholestérol, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, cancers, arthrose, etc.). L’obésité entraîne aussi des répercussions psychologiques et sociales majeures (perte d’estime de soi, dépression, isolement, stigmatisation, etc.). La pandémie de COVID-19 a accentué l’urgence de cette problématique au sein de la population.

Les récentes recommandations de bonne pratiques cliniques (HAS) précise que l’objectif de la prise en charge de l’obésité ne se limite pas à la perte de poids. Celle-ci demeure un objectif, mais elle n’est ni exclusive ni systématique. Elle englobe également l’amélioration des comorbidités, des facteurs de risque, de la qualité de vie et de la mobilité.